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_ugly since birth

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21 avril 2023

WHAT'S SO FUNNY

normal_036_0Encore une journée de merde dans une ville pourrie. Sérieusement, mon enfant intérieur pourrait me broyer rien que pour cette phrase. Je me revois gamine, sur la ligne 6, à l'époque où j'allais à Paris, genre, une fois tous les six mois pour notre sortie familiale, et je me revois, assise, la gueule collée à la vitre en me disant: "rien à foutre, un jour j'habiterai là". Appartement ultra lumineux, j'aurai toléré d'être à côté du métro. 

J'imaginais ça comme un putain de graal alors qu'en fait, ça m'a juste pris 1h30 de train, avec un changement, il y a dix ans. Direction 12eme arrondissement, puis le 15eme, à graviter dans l'édition et le journalisme, à zoner dans des vernissages et des salles de théâtre. Vraiment, la loose de l'aventure. 

Je me pose beaucoup de questions en ce moment. Je pensais ça derrière moi mais ça n'arrête pas de gratter à la porte. Je sais pas trop si je dois laisser le tout rentrer à nouveau. J'ai croisé M. aujourd'hui, majestueuse et rayonnante, comme à son habitude. Elle s'est ramenée à la maison avec son verre à vin favoris, une bouteille de blanc et des burgers. Elle a décidé de se marier pour la troisième fois avec un mec qu'elle a rencontré la semaine dernière. Je me demande parfois si c'est pas elle qui a raison dans ses choix à la con. Elle n'a pas qu'une vie, elle n'a qu'une heure à chaque fois devant elle. Elle me demande comment ça va avec F., je lui dis que c'est de l'histoire ancienne. Elle lève les yeux au ciel. Ca nous fait ça en commun.

[soundtrack . tricky & marta - nowhere]

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15 avril 2023

STILL GOT YOUR TRASH IN MY CAR

1999-002-002Ca fait des mois que les travaux dans l'appart du dessus se trainent. D'ordinaire ça ne me dérange pas plus que ça mais je suis super énervée pour rien depuis ce matin. Genre j'ai décidé qu'il fallait que je boucle tous les points cruciaux de ma vie dans l'heure et pour ça, j'ai forcément besoin de calme. Bien évidemment, je n'en ferai rien. Manquerait plus que je sois productive.

Putain de ciel gris, je suis encore en pyjama et je viens de me souvenir qu'on m'attend à 17h30 heures tapante. Faut que j'arrête de dire oui aux gens, ça bouscule mon cul sur le canapé. Faut aussi que je prépare ma valise. Je repars sur les routes demain pour des histoires d'adultes et ça me gonfle d'avance. J'aurai du être jongleuse d'oranges dans le métro, personne m'aurait rien demandé. 

J'ai fini un bouquin de David Sedaris. C'était plutôt bien. Je repense à son meilleur titre, When you are engulfed in flames. J'aurai adoré y penser avant. Je suis en nulle en titres. A part écrire vulgairement et gueuler comme un putois, mon sens artistique est inexistant. 

Vraiment, moins d'internet et plus de dehors. Mais c'est pas le moment. C'est jamais le moment.

[soundtrack . giant drag - wicked game]

15 avril 2023

STEREO MIND GAME

normal_13J'écris sur ma gueule depuis près de vingt ans. J'ai tellement gratté la surface que j'en ai les chaires à vif. Je ne sais absolument pas ce que foutrait un thérapeuthe avec moi, s'il pourrait lui en rester encore un peu à disposition. Je maitrise l'ego trip comme personne. Vraiment, une seconde nature chez moi. Mais je sais pas, en prenant de l'âge ça coince. Peut-être parce que j'écris un bouquin, que ça implique plein de choses dont le finir et que cette perspective m'angoisse autant qu'elle m'impatiente (putain, j'aime vraiment pas le travail). 

C'est là que je me suis dis que reprendre le blog serait pas un truc con. Remarquez, ça fait trois ans que je dis ça: je balance deux notes avec des photos que j'aime bien puis je me barre. Je n'arrive même plus à être constante dans mon ennui. La perspective du rien n'a plus ce même goût. Je regarde le plafond allongée par terre mais sans cigarette parce que j'ai arrêté de fumer. Ca me sonne un peu, j'ai plus aucune attitude, à part celle d'une adulte pas foutu de se relever d'un fauteil trop profond.

Je le sais, que je suis à la masse. J'essaie pourtant des trucs, voir si ça colle. Mais je me fais chier toute seule à raconter mes faits d'armes comme si j'avais conquis le monde.

Aujourd'hui ce sera journée pizza en écoutant le nouveau Daughter en boucle. La voix d'Elena Tonra m'apaise beaucoup. Je vais peut-être aussi faire un tirage de tarots parce que cette connerie dit beaucoup trop de choses véridiques depuis quelques mois et que j'aime bien me spoiler. Je vous dis, une loseuse sublime.

[soundtrack . daughter - be on your way]

31 octobre 2021

MUSIC TO WATCH BOYS TO

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Dans les trucs supers importants qu'il faut que je communique: j'ai revu Dig! et ça m'a plongé dix-sept ans en arrière. Moi qui ne voulais plus me foutre dans la nostalgie gluante, c'est plutôt raté. Je sais pas si c'est mon anniversaire qui m'a causé ce besoin de regarder dans le retro mais plus je prends de l'âge plus j'ai juste l'envie de regresser. Je sais pas, comme si j'avais l'envie de retrouver un espèce d'eden fait de tabac froid et d'un refrain des Dandy Warhols. Ou alors peut-être que je suis juste plus en phase avec l'époque actuelle. Je crois que j'ai débranché avec ces histoires de jean flare. Been there done that, faut savoir se préserver. 

J'ai vu C. hier et je pense que ce sera la dernière fois. C'est drôle comment je cleane en ce moment mon entourage. Je sais pas si c'est mon besoin viscéral de m'isoler qui parle mais j'ai vraiment l'impression d'avoir tourné une page. Quelque chose que je n'ai pas vraiment vu venir mais qui s'est imposé à moi. Couper les derniers liens. Je n'ai jamais aimé qu'on me retienne et à vrai dire, je n'aime pas retenir non plus. Que ce soit en amitié, en amour. Ma plus belle preuve d'attachement, c'est de savoir dire aux gens qu'il est temps de partir, ou alors de m'effacer. J'accepte le départ, car je préfère voir les gens que j'aime de loin et heureux, que proches de moi et malheureux. Je n'aime pas qu'on reste pour les mauvaises raisons. 

14 août 2021

SHINE DOWN ON ME SATIN QUEEN

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Soleil, porte fenêtre ouverte sur le jardin. J'entends des abeilles bourdonner pas très loin. Des rescapées. Je me concentre dessus, il parait que certains bruits peuvent aider à dépasser ce qu'on ressent: vous savez, ce truc désagréable qu'on essaie de zapper, ce truc dans la gorge, dégueulasse. Ca m'apaise un temps, la lumière, radieuse. Et puis ces bruits de nature. En vieillissant, j'y retourne vraiment. Quand je dis que je pourrais me barrer dans une baraque en pleine forêt, ça n'a strictement rien à voir avec une quelconque lubie à la con. Donnez-moi une putain de rivière et une hache pour couper du bois. 

Camomille et nouveau tarot. Le taf me travaille beaucoup, alors je tire les cartes, comme si la solution miracle allait apparaitre. Je trouve ça assez réconfortant, dans le fond. Selon mon humeur, j'y vois ce que je veux. Loseuse un jour, tornade le ledemain. Partagée entre l'envie d'avancer et de rester dans mon coccon, peinarde, avec le peu de responsabilités dont je m'accomode. Briller, c'est pour les autres. Moi, dans l'ensemble, je préfère quand même ne pas trop en foutre. Un jour, ma mère m'a sorti que j'avais juste peur de me mettre en danger. Elle a toujours eu un sens de l'humour bien à elle.

Dernière semaine à profiter avant de retourner entre mes quatre murs. Je passe mes journées à râler, parce que ça faisait une blinde que je n'avais pas pu être autant en mode détente et ça doit bientôt se terminer. Et comme je suis d'une logique imparable, je gueule pour me gâcher mes derniers instants de sérénité.

On change pas une équipe qui perd.

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26 juillet 2021

I JUST STARTED HATING SOME PEOPLE TODAY

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C'est drôle comme les choses reviennent toujours à leur point de départ. On a beau essayer de se convaincre du contraire, il y a toujours cette voix lancinante prête à vous sauter à la gueule, généralement quand vous vous y attendez le moins.

Il y a seize ans, j'ouvrais un blog, juste parce que j'avais un rab de photos de Courtney Love et de Scarlett Johansson et que me semblait être un bon compromis dans ce que je tentais d'exprimer. C'était un lieu empli de dégueule en tout genre, un éxutoire pretty in pink. Je ne savais pas ce que je voulais faire de ma vie, et j'essayais de me persuader que de toute manière, je n'avais aucun avenir particulier. Pourtant, j'y ai rencontré des personnes formidables, des personnes qui se sont retrouvées dans mon bordel ambiant. Elles n'ont pourtant pas réussi à casser le plafond de verre, parce que bouffée par mes propres doutes. Il m'en aura fallu, des années d'errance, juste pour admettre ça. 

Dans mes souvenirs, j'étais comme ça. L'écriture appelait l'écriture. Des heures entières à gratter des pages, à aligner les mots comme si je pensais que ça allait finir par me sauver. Des pages que j'ai fini par foutre en l'air, parce que pourquoi ne pas faire dans le grandiloquent quand on a juste rien à montrer. Je me suis perdue exprès en chemin, croyant que j'allais me retrouver. Mais ce n'était que des excuses pour ne pas voir ce qui résidait là, dans les tripes. Peur de ce qu'allait remuer. Pas prête à l'affronter, pas prête à l'assumer.

Alors je reprends les armes, maladroitement. J'arrête de courir et je cherche à nouveau les repères. Se rendre à l'évidence, seize ans plus tard. La crache brûlante dans la gueule. Home sweet home, i'm back.

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